- Apr 12, 2025
Exorcisme informel, dérives sectaires et abus dans les groupes de prière charismatiques
- GBANDI Aicha
Introduction
Les grands réveils spirituels de l’histoire chrétienne — portés par des pasteurs évangéliques comme Charles Finney, des réformateurs comme Luther et Calvin, ou des figures catholiques du renouveau comme le cardinal Suenens — ont toujours été accompagnés d’une relecture des pratiques à la lumière de l’Évangile et du droit canonique ou civil.
Dans cette lignée, mon engagement s’inscrit comme une analyse critique d’un cas réel illustrant les risques liés aux dérives spirituelles dans la pratique informelle de l’exorcisme et de la prière de délivrance, en dehors de tout cadre ecclésiastique ou canonique.
Ce témoignage n’est pas un règlement de comptes. Il est un appel à la vigilance, à la réforme, et à une meilleure articulation entre foi, droit et santé mentale.
"Tous les prénoms ont été modifiés pour garantir l’anonymat des personnes concernées. Ce récit repose sur des faits réels."
Étude de cas
L’exorcisme de trop
En 2018, Mme A., psychologue spécialisée en santé mentale, est sollicitée par deux membres influents d’un groupe de prière charismatique : Mme Y., accompagnatrice spirituelle officieuse, et M. F., responsable de l’intercession. Ces derniers affirment avoir reçu des révélations divines et estiment qu’un danger imminent pèse sur Mlle D., jeune membre active du groupe.
Soutenus par Mme C., ils forment une équipe « d’intervention spirituelle ». Refusant de prier chez eux, ils détournent le cabinet professionnel de Mme A. en lieu d’exorcisme officieux.
Pendant trois jours, des prières de délivrance sont menées avec des lectures bibliques axées sur des versets apocalyptiques et des oracles de ruine, visant à convaincre Mlle D. qu’elle serait possédée. Sous pression, elle mime une manifestation démoniaque. Des huiles inconnues sont utilisées, des cris proférés et des invectives lancées. Mme C. affirme avoir « vu une bête », criant en glossolalie. Mlle D., lucide, assiste impuissante à la scène.
Lorsqu’elle demande qu’une réunion officielle de crise soit convoquée, les autorités ecclésiales recadrent les protagonistes. Mais Mme A. poursuit ses sollicitations, par messages privés, demandant à Mlle D. de « quitter l’autre monde » et de se faire « délivrer par un vrai pasteur ».
Exaspérée par cet acharnement, Mlle D., dans un geste symbolique, tend un sac contenant des capsules d’alcool à Mme A., en disant :
"Tiens, maintenant je veux me convertir."
Mme A. prend peur, s’éloigne et initie des démarches pour suspendre Mlle D. de ses responsabilités, tout en posant sa propre candidature avec ses alliés. S’ensuivent moqueries, glossolalies provocatrices, railleries publiques et accusations selon lesquelles Mlle D. aurait perdu l’onction du Saint-Esprit.
Analyse des acteurs
Mme A. : La psychologue en conflit d’identité professionnelle
Elle instrumentalise son lieu de travail à des fins pseudo-spirituelles. Son discernement est biaisé par un attrait pour l’extraordinaire, au détriment de l’éthique professionnelle. Ce mélange d’autorité thérapeutique et spirituelle constitue une faute grave.
Mme Y. et M. F. : Les charismatiques visionnaires
Ils exercent une pression spirituelle sur une jeune femme vulnérable. Leur refus de passer par une instance ecclésiale officielle laisse apparaître une dérive autoritaire et mystique dangereuse.
Mme C. : L’exécutante zélée
Elle agit comme un relais spirituel conditionné, sans recul critique. Son comportement et ses visions spectaculaires posent la question de l’autosuggestion spirituelle ou de la contagion émotionnelle, bien documentée en psychologie des religions.
Mlle D. : La victime ciblée
À 21 ans, elle est confrontée à des figures d’autorité plus âgées et influentes. Elle est manipulée, mise en scène psychiquement et discréditée publiquement. Son geste symbolique avec les capsules est une réaction à l’injustice spirituelle.
Enjeux ecclésiaux
Absence de discernement ecclésial : l’exorcisme ne peut être pratiqué que par un prêtre nommé par l’évêque, selon le Rituel romain (1999). Toute initiative hors de ce cadre est illégitime et dangereuse.
Confusion entre dons charismatiques et ministère institué : la glossolalie ou parole de connaissance ne confère pas l’autorité pour pratiquer l’exorcisme.
Violence sacrée comme outil de pouvoir : moqueries, rejet public, disqualification de l’onction = violences symboliques et spirituelles.
Enjeux juridiques
Abus de faiblesse (art. 223-15-2 du Code pénal) : influence mentale sur Mlle D. en raison de l’écart d’âge et de position d’autorité.
Exercice illégal de l’exorcisme : pratique de délivrance hors cadre religieux reconnu = dérive sectaire selon la MIVILUDES.
Harcèlement moral et humiliation publique : messages insistants, gestes et paroles déstabilisants = harcèlement civil et pénal.
Formation : dérives sectaires et santé mentale
Détecter les signaux faibles de dérives spirituelles et psychologiques
Connaître les cadres juridiques applicables aux pratiques religieuses
Promouvoir une spiritualité saine et encadrée
Public ciblé : responsables ecclésiaux, animateurs de groupes de prière, juristes, psychologues, éducateurs et fidèles engagés.
Objectif : protéger les fidèles vulnérables et garantir un réveil spirituel authentique.
Demande de formation et accompagnement
Conclusion
Un réveil spirituel ne peut exister sans éthique. L’Esprit Saint n’est pas un outil de pouvoir, mais un souffle de liberté, de vérité et de justice. Former les acteurs ecclésiaux à une spiritualité encadrée et éclairée par le droit est urgent pour prévenir les abus et construire des Églises plus justes et fortes.
Biographie de l'auteure
Aïcha GBANDI est juriste, diplômée d’un Master 2 en Histoire du droit et des institutions à l’Université de Bordeaux (2020-2021). Son mémoire de recherche a porté sur « Le droit dans les congrès internationaux des femmes », illustrant sa capacité à croiser rigueur juridique et réflexion historique approfondie.
Elle est également titulaire d’une licence en droit public (Université de Lomé, 2015-2016) et d’un Master 1 en Histoire du droit et des institutions (Université de Bordeaux, 2019-2020).
Son parcours a été complété par une préparation annuelle et estivale aux concours du CRFPA et de l’ENM au sein des Instituts d’Études Judiciaires de Bordeaux et de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ainsi qu’un stage en cabinet d’avocats à Paris. Elle y a contribué à la rédaction de requêtes et mémoires en droit administratif et en droit des étrangers (CESEDA), ainsi qu’à la constitution et au suivi de dossiers en droit du travail. Cette expérience pratique est venue renforcer sa formation académique et consolider son expertise dans des matières clés du droit.
Distinctions et reconnaissance académique
Lauréate du Concours régional francophone de plaidoirie en droit international humanitaire du CICR (Tunis, 2013).
Représentante du Togo au prestigieux Concours international Jean-Pictet de droit international humanitaire (États-Unis, 2015).
Participation à divers forums internationaux sur le droit et le leadership.
Publications et productions académiques
Cinquième convention de Genève, recueil de cas pratiques en droit international humanitaire et droits de l’homme, préfacé par le Professeur Michel Deyra.
Articles spécialisés publiés dans Village de la Justice et d’autres revues professionnelles.
Fiches de cours, fascicules d’actualisation et recueils de cas pratiques destinés aux étudiants en droit.
Licence (L1-L3) :
12/20 en droit administratif des biens
13/20 en régime général des obligations
14/20 en droit du travail
14/20 en droit international humanitaire
14/20 en institutions administratives
13/20 en méthodologie du droit, finances publiques et droit de la fonction publique
12/20 en rédaction administrative
Master (M1-M2) :
12/20 en histoire des professions judiciaires
18/20 en histoire du droit de la famille
15/20 en histoire du droit patrimonial de la famille
14/20 en droit privé comparé
13/20 en analyse des enjeux juridiques actuels
Ces résultats concrets reflètent son expertise et garantissent la qualité des fiches et supports pédagogiques qu’elle propose.
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